Malgré les secousses récentes qui ont perturbé les économies africaines, le secteur bancaire du continent semble prêt à maintenir une performance solide en 2025.

Selon une évaluation récente de Fitch Ratings, les établissements financiers africains continueront de bénéficier d’un niveau confortable de capitalisation, de financement et de liquidité, même dans un environnement opérationnel marqué par l’inflation persistante et l’alourdissement de la dette publique dans plusieurs pays.

Dans une analyse publiée le 11 décembre, intitulée « African Banks’ 2025 Outlook neutral on challenging operating conditions », Fitch Ratings anticipe une légère diminution des performances bancaires dans certains États. Cela pourrait résulter d’une baisse des rendements des titres souverains liée à la réduction des taux d’intérêt. Cependant, l’agence assure que les fondamentaux financiers, tels que la capitalisation et la gestion de la liquidité, resteront robustes dans la majorité des marchés.

« La baisse des taux d’intérêt devrait favoriser une demande accrue de crédits, tout en renforçant la confiance des investisseurs grâce à une stabilité accrue des taux de change », indique le rapport. Cette tendance pourrait stimuler les activités économiques et dynamiser les investissements dans les secteurs clés. Toutefois, Fitch met en garde contre les risques persistants liés à l’environnement opérationnel, tant au niveau national qu’international, notamment une potentielle chute des prix des matières premières, facteur crucial pour de nombreuses économies africaines.

Cependant, la dette publique reste une ombre au tableau. Fitch souligne que le surendettement de nombreux États africains constitue une menace directe pour les profils financiers des banques. Avec des dettes souveraines souvent classées « B » en moyenne, les risques de contagion à travers le système financier sont significatifs.

Bien que les banques du continent montrent une résilience remarquable, leur exposition aux risques systémiques reste préoccupante. L’alourdissement du service de la dette dans de nombreux pays risque d’entraîner des défauts souverains qui pourraient affecter directement la solidité des bilans bancaires. Pour autant, Fitch reste optimiste quant à la capacité des banques africaines à naviguer dans cet environnement difficile, grâce à leur adaptabilité et à leur diversification accrue.