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Ainsi va l’Afrique

Tchad. Une première base militaire française a été rétrocédée

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27/12/2024 à 08:44 , Mis à jour le 27/12/2024

La France a officiellement cédé une première base militaire à l'armée tchadienne dans le cadre du retrait des troupes françaises de ce pays d'Afrique centrale aux confins du Sahel.

La France a rétrocédé jeudi une première base militaire au Tchad, à Faya dans l'extrême nord désertique du pays, a annoncé l'armée tchadienne, moins d'un mois après l'annonce surprise de la suspension par N'Djamena de l'accord militaire avec Paris.

«Les forces françaises ont rétrocédé la base de Faya à l'ANT», a indiqué le ministère tchadien des Armées sur Facebook, précisant que le personnel et le matériel de la base « regagneront la France dans les prochains jours ».

«54 véhicules ont pris la route en convoi à 11h30 en direction de N'Djamena et au même moment, un avion Antonov 124 a décollé de N'Djamena avec plus de 80 tonnes de fret », a détaillé le ministère.

Selon l'état-major français des Armées, « une trentaine de militaires étaient stationnés à Faya » et la rétrocession « sera suivie par celle d'Abéché, puis de N'Djamena dans les semaines qui viennent ».

Située à proximité des monts du Tibestin dans le nord du Tchad, la ville de Faya (rebaptisée Largeau pendant la colonisation du nom du colonel Largeau qui s'empara de la ville en 1923) fut, durant la Seconde guerre mondiale, le point de départ en 1941 de la colonne du colonel Leclerc pour aller prendre Koufra avant d'y prononcer son célèbre serment.

Occupée dans les années 1970 puis au début des années 1980 par les Libyens qui soutenaient des rebelles hostiles au pouvoir d'Hissène Habré, la base Faya-Largeau fut reprise en 1987 par les forces tchadiennes avec l'appui français.

Les forces françaises y stationnaient depuis un détachement, impliqué notamment dans le cadre de la mission Barkhane au Sahel.

Le père de l'actuel président Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir en 2021, avait pu compter à plusieurs reprises sur l'appui de l'armée française pour repousser des offensives rebelles, en 2008 puis en 2019.

Le retrait français fait suite à la décision du Tchad, annoncée le 28 novembre, de mettre fin à soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation.

Selon le président Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 2021, ces accords étaient « complètement obsolètes », face « aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps ».

 

AFP