Le secrétaire d'État américain Antony Blinken termine, jeudi 25 janvier, en Angola sa tournée africaine visant à consolider la présence américaine en Afrique pour contrer la présence chinoise et la concurrence russe.
Après le Nigeria, géant démographique et première économie d'Afrique, Antony Blinken est arrivé mercredi soir (24 janvier) à Luanda, la capitale de cette ancienne colonie portugaise et important producteur pétrolier. Le secrétaire d'État américain a rencontré le président Joao Lourenço. Ce dernier avait rencontré Joe Biden à la Maison blanche il y a deux mois.
Les Etats-Unis et Angola se sont rapprochés ces dernières années. Le président Biden avait salué en novembre un partenariat "plus important que jamais", après avoir reçu son homologue. Les États-Unis ont en particulier investi dans le "couloir Lobito", un grand projet d'infrastructures reliant la République démocratique du Congo et la Zambie via le port de Lobito en Angola.
Le récent retrait de l'Angola de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), sur fond de désaccord sur les quotas de production pétrolière, devrait également être évoqué, tout comme les efforts de l'Angola pour mettre fin au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.
Avant l'Angola, Antony Blinken s'était rendu au Cap-Vert, en Côte d'Ivoire et au Nigeria.
A Lagos, la capitale économique du Nigeria, Antony Blinken a rencontré des médecins de l'Institut nigérian de recherche médicale, qui est en première ligne dans la lutte contre le sida dans le pays.
L'institut a bénéficié du soutien de l'Etat américain à travers le Plan présidentiel d'urgence pour la lutte contre le sida (Pepfar). Cet investissement dans les traitements anti-sida, lancé en 2003 pour 20 ans, a permis de sauver 25 millions de vies, principalement en Afrique, selon les responsables américains. Pour Blinken, le travail de l'institut nigérian, qui aide également d'autres pays africains, montre l'importance de la prolongation du Pepfar "rapidement".
"Il s'agit littéralement de sauver plus de vies, de changer plus de vies, de s'attaquer une fois pour toutes au VIH/sida", a déclaré le haut responsable américain à la presse. Le Pepfar a bénéficié jusqu'à récemment d'un soutien quasi-unanime au Congrès américain. Mais sa prolongation pour cinq ans n'a pas été approuvée en raison de profondes dissensions.
La visite de Blinken intervient dans le sillage de celle du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi qui s'est rendu en Côte d'Ivoire, dernière étape d'une tournée africaine qui l'a mené en Égypte, en Tunisie et au Togo. Washington considère Pékin comme son principal rival stratégique et se présente comme un meilleur partenaire pour l'Afrique que la Chine, qui finance de grands projets d'infrastructures à coups de prêts. Mais la dernière visite d'un président américain en Afrique remonte à 2015, quand Barack Obama s'était rendu au Kenya et en Ethiopie.