Au total, 30 chefs d’État et de gouvernement africains se sont engagés à mener des réformes et des actions concrètes pour élargir l’accès à une électricité fiable, abordable et durable. Objectif : stimuler la croissance économique, améliorer la qualité de vie et stimuler la création d’emplois sur tout le continent.
A l’occasion du Sommet africain de l’énergie Mission 300, qui s’est tenu pendant dans la capitale économique tanzanienne, Dar es Salam, les dirigeants se sont engagés dans une déclaration en promettant plus de 50 milliards de dollars pour soutenir l’amélioration de l’accès à l’énergie en Afrique.
Les engagements pris dans cette déclaration sont un élément essentiel de l’initiative Mission 300, qui réunit des gouvernements, des banques de développement, des partenaires, des organismes philanthropiques et le secteur privé en vue de raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030.
La déclaration va maintenant être soumise pour adoption lors du sommet de l’Union africaine en février.
En s’attaquant au défi fondamental de l’accès à l’énergie, la Mission 300 devient la pierre angulaire du programme d’emploi pour la population jeune croissante de l’Afrique et le fondement du développement futur.
Le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Libéria, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie ont présenté des Pactes nationaux pour l’énergie détaillés qui fixent des objectifs pour élargir l’accès à l’électricité, accroître l’utilisation des énergies renouvelables et attirer des capitaux privés supplémentaires.
Ces plans spécifiques à chaque pays sont assortis d’échéances, fondés sur des données, approuvés au plus haut niveau et sont axés sur la production d’électricité à un prix abordable, l’extension des connexions et l’intégration régionale. Ils visent à accroître l’efficacité des services publics, à attirer les investissements privés et à développer des solutions de cuisson propres.
Déployant des technologies de cartographie électronique et par satellite, ces pactes identifient les solutions les plus rentables pour fournir de l’électricité aux zones mal desservies. «La Tanzanie est honorée d’avoir accueilli un sommet aussi exceptionnel pour discuter de la manière dont, en tant que dirigeants, nous pourrons tenir la promesse faite à nos citoyens de leur fournir de l’électricité et des solutions de cuisson propre qui transformeront les vies et les économies », a déclaré Samia Suluhu Hassan, présidente de la République Unie de Tanzanie. Leur mise en œuvre nécessitera une volonté politique, une vision à long terme et le soutien total des partenaires de la Mission 300.
Les gouvernements ouvrent ainsi la voie par le biais de réformes globales, complétées par un financement concessionnel accru et des partenariats stratégiques avec des organismes philanthropiques et des banques de développement afin de stimuler l’augmentation des investissements du secteur privé.
La BAD assure l'essentiel
Le Groupe de la Banque africaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale prévoient d’allouer 48 milliards de dollars de financement à la Mission 300 jusqu’en 2030, un montant susceptible d’évoluer pour s’adapter aux besoins de mise en œuvre. L’Agence française de développement (AFD) prévoit pour sa part 1 milliard d’euros pour soutenir l’accès à l’énergie en Afrique.
La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) quant à elle, prévoit 1 à 1,5 milliard de dollars pour soutenir la Mission 300. Le Groupe de la Banque islamique de développement (BID) prévoit 2,65 milliards de dollars pour soutenir la Mission 300 et l’accès à l’énergie en Afrique entre 2025 et 2030. Le Fonds OPEP s'engage avec 1 milliard de dollars pour soutenir la Mission 300, avec un financement supplémentaire à venir.
Le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la Banque africaine de développement prévoient le lancement de Zafiri, une société d’investissement qui soutient des solutions portées par le secteur privé, telles que les mini-réseaux d’énergie renouvelable et les systèmes solaires domestiques.
Les partenaires fondateurs de Zafiri vont investir jusqu’à 300 millions de dollars dans la première phase et mobiliseront jusqu’à 1 milliard de dollars pour combler le déficit persistant de capitaux propres sur ces marchés en Afrique.