Dans le cadre d'une mission internationale soutenue par les Nations unies, le Kenya et Haïti ont signé, ce vendredi 1er mars, un accord pour l'envoi d’un millier de policiers kenyans dans l'île, malmenée par l’insécurité.
Depuis l'assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire. Des gangs armés ont pris le contrôle de pans entiers du pays et le nombre d'homicides a plus que doublé en 2023. La situation reste tendue. Jeudi 29 février 2024, quatre policiers ont été tués et cinq ont été blessés, lors d'échanges de tirs avec des gangs dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la zone de Port-au-Prince, les forces de sécurité tentant de repousser les assaillants qui ont visé notamment des commissariats, l'académie de police et d'autres sites stratégiques comme l'aéroport international Toussaint-Louverture.
Les autorités haïtiennes font appel à des renforts sécuritaires étrangers pour faire face à cette situation. Le Premier ministre haïtien Ariel Henry était en déplacement, vendredi 1er mars, à Nairobi où il a signé avec son homologue kenyan un accord prévoyant l’envoi d’un millier de policier pour aider les forces de l’ordre de l’île à rétablir l’ordre.
"Je profite de cette occasion pour réitérer l'engagement du Kenya à contribuer au succès de cette mission multinationale. Nous pensons qu'il s'agit d'un devoir historique, car la paix en Haïti est bonne pour le monde dans son ensemble", indique le président Ruto.
Face aux appels de plus en plus pressants du gouvernement haïtien et de l'ONU, le Kenya avait accepté en juillet 2023 de mener cette force de 2.500 à 2.600 hommes, espérée "au cours du premier trimestre 2024", selon la représentante spéciale adjointe de l'ONU en Haïti.
L'ONU avait donné le feu vert en octobre à cette force, également soutenue par les Etats-Unis. Fin février, cinq pays, dont le Bénin avec plus de 1.500 hommes, ont notifié à l'ONU leur participation à la future mission. Les autres membres de cette mission sont les Bahamas, le Bengladesh, la Barbade et le Tchad, a affirmé le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Au pouvoir depuis 2021, Ariel Henry aurait dû quitter ses fonctions début février. Aux dernières nouvelles, le Premier ministre haïtien a déclaré que les élections seraient organisées "le plus tôt possible", sans donner plus de précisions.
En plus du problème de l’insécurité, Haïti est confronté à l'une des plus graves crises alimentaires au monde. L'ONU a lancé mardi un appel aux dons de 674 millions de dollars pour lui venir en aide.