Qu'est-ce que l'iPhone, le foot, les Mangas ou encore la K-Pop ont en commun ? Ils sont tous des outils de soft power. Le soft power désigne l'influence d'un pays à l'échelle mondiale par le biais de moyens non contraignants tels que la culture, l'éducation, la diplomatie culturelle… En fait, tout sauf la force militaire ou économique.
Le terme « Soft power », a été inventé par l'analyste et théoricien des relations internationales Joseph Nye.Son pays, les États-Unis sont tout en haut du podium mondial dans ce domaine. Ils sont suivis du Royaume-Uni et de la Chine, selon le dernier classement «Global Soft Power Index», réalisé par le cabinet de conseil Brand Finance, qui évalue, chaque année, la présence, la réputation et l'impact de 196 nations sur la scène mondiale.
Dans le Top 50 de ce classement, figurent 3 pays africains seulement : l'Égypte, à la 39ème place ; l'Afrique du Sud, à la 43ème et le Maroc à la 50ème du classement, grimpant de 5 marches.
«Le fait que les aspects remarquables du continent soient ignorés ou sous-estimés [...] ne signifie pas qu’ils n’existent pas», explique Oluwaseun Tella.
Si le soft power ne semble pas, à première vue, le fort de l’Afrique, différentes images positives et impactantes au niveau international émanent du continent. On peut citer comme exemples, la musique Gnaoua pour le Maroc, inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco, sans oublier, bien sûr, le phénoménal exploit au foot des Lions de l’Atlas à la Coupe du monde 2022.
Nollywood au Nigéria, qui constitue la deuxième plus grande industrie cinématographique mondiale offre un autre exemple de soft power africain. S’y ajoute la musique nigériane Afrobeats.
C’est le cas aussi de la culture de la SAPE au Congo-Brazzaville ou encore le fulgurant succès de l’athlétisme au Kenya.
Le statut du Rwanda en tant que champion du monde de l'égalité des sexes lui offre aussi matière à soft power.
«Le fait que les aspects remarquables du continent soient ignorés ou sous-estimés [...] ne signifie pas qu’ils n’existent pas», explique Oluwaseun Tella. L’auteur de l’ouvrage «Africa's Soft Power» souligne également que les médias mondiaux ont été un instrument fondamental pour mettre en avant les pays occidentaux. Mais les perceptions négatives de l'Afrique sont de plus en plus remises en question, avec l'internationalisation des cultures africaines, notamment dans la littérature, la musique, l'art, et la mode.
