Restructuration des dynamiques internationales, intérêt croissant pour l’Afrique, développement des échanges Sud-Sud… l'ordre mondial de la gouvernance et des relations internationales est en train de changer et le Maroc pourrait bien jouer un rôle déterminant dans les décennies à venir.
L’avenir de l’Atlantique a été au centre des débats lors de la première journée de la 12ème édition des « Atlantic dialogues » qui se tiennent à Marrakech du 14 au 17 décembre 2023. Selon Younes Abouayoub, directeur de la gouvernance et de la construction de l’Etat au sein des Nations Unis cette conférence est organisée dans un contexte mondial en pleine mutation, où émergent de nouvelles dynamiques économiques et politiques, influençant la gouvernance mondiale. «Le paysage politique mondial est en train de changer donnant naissance à un nouvel ordre mondial en pleine formation. Les années à venir seront déterminantes pour forger cet avenir commun », souligne t-il.
Un regard vers l’Amérique du Sud
Y.Abouayoub note que le Maroc a historiquement consolidé ses relations avec la Méditerranée, et l'Union européenne. Le virage stratégique vers l'Afrique, montre une nouvelle direction dans la politique étrangère marocaine. Ces échanges ont été particulièrement fructueux, mais l’expert estime qu'il est temps d'explorer davantage les opportunités avec les pays d'Amérique du Sud. Il soutient que cet élargissement des horizons, non seulement envers les États-Unis mais également envers des acteurs économiques et politiques clés de la région, est essentiel dans le contexte actuel. Selon lui, un nouvel ordre serait établi afin d'assurer une voix plus robuste aux pays en développement au sein du système de gouvernance.
Un partenariat gagnant-gagnant
Y.Abouayoub exhorte à la prudence, soulignant l'importance de tirer des leçons des accords passés qui n'ont pas toujours bénéficié au Maroc. D’après lui, les accords de libre-échange sont incontournables, mais une approche réfléchie, évitant les erreurs passées, est nécessaire pour établir des relations économiques mutuellement avantageuses. L'expert suggère que le Maroc devrait s'efforcer de créer des partenariats gagnant-gagnant avec des pays de même niveau de développement, voire plus développés, comme le Brésil. Cette approche permettrait d'assurer des échanges économiques équitables, favorisant le développement mutuel et évitant les déséquilibres passés.
