Suspendu des instances de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Niger n’a pas tardé à riposter.
Basée à Paris, l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé, mercredi 20 décembre, la suspension du Niger. Cette décision a été prise par le Conseil permanent de cette organisation la veille lors d’une session extraordinaire tenue par visioconférence. La sanction a été décrétée avec «effet immédiat, à l'exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles, et ceux concourant au rétablissement de la démocratie».
L’OIF a également appelé à la libération immédiate et sans conditions du président Mohamed Bazoum et de sa famille ainsi qu’au «rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel et de la démocratie au Niger».
En réaction, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le Gouvernement du Niger ont publié, dimanche 24 décembre, un communiqué annonçant que les autorités de la transition nigérienne ont décidé de suspendre toute forme de coopération avec l'organisation internationale de la francophonie (OIF). Les autorités nigériennes indiquent, dans leur communiqué, avoir appris «par hasard» les dites sanctions et affirment qu’elles répondent «aux diktats et aux intérêts de la France dont aucun représentant ne faisait partie des pères fondateurs».
Le CNSP et le gouvernement nigérien rappellent que «l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), ancêtre de la francophonie, est née sur le sol nigérien le 20 mars 1970 sous l’impulsion des pères fondateurs Hamani Diori du Niger, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de la Tunisie et le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge». Le communiqué porte aussi dénonciation des «positions variables et à double standard de l’OIF.
Par cette suspension, ajoutent les auteurs du communiqué, l’organisation se «décrédibilise» et ne fait que confirmer que «la Francophonie a toujours été utilisée par la France comme un instrument pour défendre les intérêts français et surtout pour faire avancer ses pions en Afrique».
Pour les autorités nigériennes l’OIF est devenue une coquille vide.