Le 19 août, à Brazzaville, Stèv Simplice Onanga a officiellement pris ses fonctions en tant que Directeur général de l’Amont pétrolier, une semaine après avoir été nommé à ce poste lors du Conseil des ministres.
La nomination de Stev Simplice Onanga au poste de « Conseiller du Président de la République, Chef du département des hydrocarbures » au Congo-Brazzaville marque un tournant dans la gestion d’un secteur pour l’économie congolaise. Par décret présidentiel daté du 11 novembre, Onanga succède à Denis Auguste Marie Gokana, consolidant ainsi sa place parmi les figures de confiance du président Denis Sassou-Nguesso.
Le secteur des hydrocarbures, vital pour l’économie du Congo-Brazzaville, suscite des convoitises internes et externes, ce qui en fait une sphère hautement stratégique. La décision du président Denis Sassou-Nguesso de nommer Stev Simplice Onanga, un cadre reconnu pour sa solide expérience, s’inscrit dans une logique de continuité mais aussi de renouvellement, selon les observateurs. Le 13 novembre, lors d’une cérémonie officielle au palais présidentiel de Brazzaville, présidée par Serge Patrick Ondongo, Secrétaire général de la Présidence, Onanga a officiellement pris ses fonctions.
La Présidence a justifié cette nomination en soulignant la nécessité de « réconcilier les Congolais avec leur pétrole », une ressource qui, bien que lucrative, est souvent associée à des controverses liées à sa gestion. Cette passation de service reflète l’objectif affiché de renforcer la transparence et l’efficacité dans l’administration des hydrocarbures.
Stev Simplice Onanga n’est pas un inconnu dans le milieu des hydrocarbures. Ingénieur de formation, il a gravi les échelons au sein d’organismes clés du secteur, dont la Société nationale de la recherche pétrolière (SONAREP), où il a occupé le poste de Directeur général. Il a également exercé en tant que directeur de Cabinet au ministère des Hydrocarbures, accumulant ainsi une expertise technique et institutionnelle précieuse.
Son parcours témoigne d’une maîtrise des défis inhérents à ce domaine hautement technique et stratégique. Fort de ces expériences, Onanga est perçu comme un relais de confiance pour le chef de l’État, dans un contexte où les enjeux économiques et politiques du pétrole restent centraux.
Toutefois, cette nomination s’inscrit également dans un cadre politique complexe où Denis Sassou-Nguesso est régulièrement accusé par ses détracteurs d’utiliser habilement les rivalités internes pour renforcer son emprise sur le pouvoir. Certains analystes voient dans cette stratégie un moyen pour le président de maintenir un contrôle étroit sur les ressources stratégiques tout en limitant les contestations internes.
L’arrivée d’un « homme de confiance » tel que Stev Simplice Onanga à ce poste névralgique s’inscrit dans cette logique. Le pétrole, principale ressource du pays, représente non seulement un levier économique mais également une source de pouvoir politique. La nomination d’Onanga pourrait ainsi être interprétée comme un signal fort envoyé par le président pour affirmer son autorité dans un secteur où les luttes d’influence sont récurrentes.
Des attentes élevées pour la gestion des hydrocarbures
Le Congo-Brazzaville, quatrième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, est confronté à des défis multiples : fluctuations des prix sur le marché international, gestion des revenus pétroliers et pressions pour diversifier son économie. La nomination de Stev Simplice Onanga intervient dans ce contexte tendu, avec des attentes élevées de la part des citoyens et des partenaires internationaux.
La mission qui attend Stev Simplice Onanga est immense. Il devra non seulement naviguer dans un environnement économique global en mutation, marqué par la transition énergétique et les appels à réduire la dépendance aux énergies fossiles, mais également répondre aux attentes nationales en matière de développement socio-économique.
Sa proximité avec Denis Sassou-Nguesso et son expertise technique pourraient lui permettre de jouer un rôle déterminant dans la transformation du secteur des hydrocarbures au Congo-Brazzaville. Toutefois, son succès dépendra de sa capacité à instaurer des réformes substantielles tout en apaisant les tensions internes.
Dans un pays où les hydrocarbures représentent une part prépondérante des revenus, cette nomination est un test pour mesurer si le choix d’un homme de confiance dans un secteur aussi stratégique peut réellement impulser des changements positifs et durables.