tv whatsapp linkedin facebook twitter instagram
Conquêtes

Société Générale entame sa mue en Afrique

Société générale
Société générale
Mamadou Ousmane
22/11/2024 à 14:21 , Mis à jour le 22/11/2024

Société Générale semble avoir choisi de privilégier une approche sélective, en consolidant sa présence dans les régions à fort potentiel et en allégeant ses opérations là où les perspectives s’avèrent moins attractives. 

Le groupe bancaire français Société Générale a récemment confirmé son intention de maintenir sous son contrôle direct deux de ses filiales en Afrique de l’Ouest, une décision marque un tournant dans la gestion de ses activités sur le continent africain, s'inscrivant dans une politique de redéfinition de ses priorités régionales amorcée il y a plusieurs années. 

Contrairement aux récentes cessions de ses filiales au Maroc, à Madagascar et au Burkina Faso, qui devraient être finalisées prochainement, Société Générale réaffirme sa volonté de conserver des actifs stratégiques dans certaines zones clés. Cette posture, selon des sources internes, repose sur une évaluation approfondie de la dynamique économique et du potentiel de croissance de ces marchés ouest-africains. La banque souligne ainsi qu'elle « n'a pas l'intention de vendre ses actions » dans ces entités spécifiques, une déclaration qui tranche avec le processus de désengagement observé dans d'autres régions. 

Depuis plusieurs années, Société Générale ajuste progressivement sa présence en Afrique, un continent où elle était historiquement implantée dans une vingtaine de pays. Cette réorganisation repose sur une stratégie claire : se concentrer sur les marchés les plus porteurs tout en rationalisant ses activités dans les zones où les perspectives de croissance ou les conditions opérationnelles sont jugées moins favorables. Cette démarche s'inscrit dans une volonté d'optimiser ses ressources, de renforcer sa rentabilité et de répondre aux exigences de plus en plus strictes en matière de régulation bancaire internationale. 

L’Afrique de l’Ouest apparaît ainsi comme une région prioritaire dans cette nouvelle orientation. Portée par une croissance économique robuste, une classe moyenne en expansion et des politiques publiques favorisant l'inclusion financière, cette région offre des opportunités significatives pour le développement des activités bancaires. En outre, la digitalisation croissante des services financiers et la demande accrue pour des solutions bancaires innovantes placent ces marchés au cœur des ambitions stratégiques de Société Générale.  

Rationalisation  

À l’inverse, la décision de céder les filiales marocaine, malgache et burkinabè s'inscrit dans une logique de rationalisation et de recentrage. Ces cessions s'insèrent dans un processus global visant à simplifier la structure opérationnelle du groupe et à réduire les coûts liés à une présence étendue. Dans le cas du Maroc, par exemple, le marché bancaire local est caractérisé par une forte concurrence, dominée par des acteurs nationaux solidement implantés, rendant plus difficile la réalisation de marges substantielles pour les banques étrangères. 

Malgré ces désengagements, Société Générale continue d’afficher son engagement envers l’Afrique. La banque demeure un acteur clé dans le financement des projets de développement, qu'il s'agisse d'infrastructures, d'énergie ou d'entrepreneuriat. Elle mise également sur des partenariats stratégiques pour accompagner la transition économique et sociale des pays africains. 

En conservant ses deux filiales en Afrique de l’Ouest, le groupe réaffirme son rôle d’acteur économique majeur dans la région. Ce positionnement illustre une volonté de long terme: accompagner la dynamique de croissance africaine tout en s’adaptant aux contraintes d’un environnement financier mondial en pleine mutation. Cette stratégie, bien que marquée par des ajustements parfois perçus comme des retraits, traduit avant tout une ambition renouvelée de répondre aux besoins spécifiques des économies locales et de leurs populations. 

Ainsi, Société Générale semble déterminée à redéfinir son rôle en Afrique, misant sur un équilibre subtil entre désengagements ciblés et investissements stratégiques. Cette approche pourrait, à terme, consolider sa position parmi les principaux acteurs bancaires sur le continent tout en renforçant sa résilience face aux fluctuations des marchés globaux.