Soixante ans d’existence pour la Grande Mosquée de Dakar. C’est ce que Marocains et Sénégalais viennent de commémorer en soulignant l'excellence des relations spirituelles séculaires entre les deux pays.
La Grande Mosquée de Dakar, joyau architectural et symbole des relations séculaires entre le Maroc et le Sénégal, célèbre ses soixante années d’existence. Cette commémoration, marquée par des cérémonies officielles, met en lumière les liens spirituels et historiques unissant ces deux nations, renforcés par la coopération entre leurs institutions religieuses.
Dans un discours empreint de solennité, le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a rappelé l’inauguration mémorable de la mosquée le 27 mars 1964 par feu le Roi Hassan II et le Président Léopold Sédar Senghor. Il a salué la Fondation Mohammed VI des oulémas africains pour son rôle crucial dans la préservation de cet édifice emblématique. S’adressant à Sidi Mohammed Rifki, Secrétaire général de la fondation, il a déclaré :
« Votre fondation prouve, par cette commémoration, son attachement à réhabiliter, conserver et restaurer un patrimoine matériel financé par le Palais royal. »
La Grande Mosquée de Dakar, au-delà de son rôle cultuel, pourrait également contribuer à résoudre une problématique actuelle : l’équivalence des diplômes arabes et l’insertion professionnelle des diplômés. Abdoulaye Makhtar Diop a suggéré une collaboration entre la fondation marocaine et les autorités sénégalaises pour élaborer des solutions concrètes à cette question.
Un symbole d’amitié entre deux nations
Sidi Mohammed Rifki a souligné l’importance historique de la Grande Mosquée, conçue selon les principes architecturaux marocains millénaires. Avec son minaret de 67 mètres, l’édifice incarne l’amitié sénégalo-marocaine. Il a également rappelé la signature, en octobre 2023, d’une convention entre la Fondation Mohammed VI et la Grande Mosquée, visant à optimiser sa gestion et à partager l’expertise marocaine en matière de formation des imams.
Rendant hommage aux visionnaires que furent le Roi Hassan II et le Président Senghor, Rifki a évoqué « une histoire commune » qui renforce l’identité spirituelle et culturelle des deux pays.
Le Grand Serigne a proposé la création d’un cadre religieux à l’échelle continentale, inspiré de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Selon lui, cette initiative pourrait être portée par le Maroc, dont l’expertise en matière de diplomatie religieuse est reconnue :
« Sa Majesté, nous en sommes sûrs, en a le génie, tant pour la création que pour le baptême. »
La célébration du 60e anniversaire de la Grande Mosquée de Dakar dépasse donc le simple cadre commémoratif. Elle reflète une volonté partagée de consolider les relations spirituelles, culturelles et éducatives entre le Sénégal et le Maroc, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l’avenir. Ce haut lieu de culte demeure ainsi un témoignage vivant de l’amitié indéfectible entre deux peuples unis par des liens profonds et multiséculaires.
