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Conquêtes

Aliou Maiga salue les performances des banques marocaines en Afrique

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Mamadou Ousmane
09/12/2024 à 13:51 , Mis à jour le 09/12/2024

La contribution des banques marocaines au développement des services financiers en Afrique de l’Ouest a connu une croissance fulgurante ces dernières années. Selon Aliou Maiga, directeur régional du groupe des institutions financières de la Société financière internationale (IFC) en Afrique.

Dans une interview accordée à la MAP en marge du Sommet financier africain (AFIS), organisé à Casablanca les 9 et 10 décembre, M. Maiga a mis en lumière l'impact de ces banques, qui apportent des pratiques, des produits et des technologies bancaires novateurs à leurs filiales subsahariennes. « Leur présence améliore l’accès au crédit, élargit le financement du commerce et facilite les paiements transfrontaliers, tout en introduisant des solutions innovantes initialement conçues pour le marché marocain », a-t-il déclaré. 

Les banques marocaines ont tiré parti du désengagement de plusieurs groupes bancaires internationaux pour s’implanter solidement en Afrique de l’Ouest. Cette stratégie a permis à des acteurs comme Attijariwafa Bank, Bank of Africa et la Banque Centrale Populaire de consolider leur présence dans des marchés clés tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Sénégal, où elles détiennent désormais une part de marché oscillant entre 20 et 30 %. 

Cependant, cette expansion ne s'est pas faite sans défis. « Ces institutions sont confrontées aux mêmes contraintes macroéconomiques que les autres acteurs de la région, notamment la fragilité de certaines économies locales, la concentration des portefeuilles bancaires dans des secteurs spécifiques, et des régulations de plus en plus rigoureuses », a précisé M. Maiga. 

Le développement des banques marocaines dans la région s'inscrit dans un contexte de coopération accrue entre les régulateurs. À cet égard, M. Maiga a salué la coordination entre Bank Al-Maghrib et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en matière de supervision bancaire. Cette synergie réglementaire constitue un socle pour garantir une expansion financière responsable et adaptée aux réalités des différents marchés. 

L’IFC comme catalyseur de la coopération sud-sud 

L’IFC, pilier du groupe de la Banque mondiale, s'engage activement à soutenir cette dynamique de coopération Sud-Sud. « Nous accompagnons les acteurs financiers africains dans leur développement à travers le continent pour favoriser une plus grande inclusion financière et mobiliser des capitaux privés au service des priorités de développement », a souligné M. Maiga. 

Parmi les initiatives phares, l’IFC a récemment déployé des mécanismes de partage des risques destinés à renforcer l’accès des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) au financement. En 2023, ce soutien s’est traduit par l’octroi de près de 150 millions de dollars de prêts à sept filiales de Bank of Africa au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ces fonds visent à étendre les financements à 5 000 MPME, notamment celles dirigées par des femmes. 

Outre le secteur bancaire, l’innovation marocaine s’impose comme un levier pour répondre à des défis stratégiques comme la sécurité alimentaire. M. Maiga a évoqué la collaboration entre l’IFC, SOWIT – une start-up marocaine spécialisée dans l’AgTech – et plusieurs institutions financières marocaines. Ensemble, ces acteurs utilisent les données et la technologie pour réduire les risques liés aux investissements agricoles, notamment dans la culture du blé, contribuant ainsi à renforcer la résilience alimentaire en Afrique. 

Pour assurer la pérennité de cette coopération Sud-Sud, il sera essentiel que les banques marocaines alignent leurs objectifs commerciaux sur des programmes de développement inclusifs et durables. « Ce double alignement entre performances économiques et objectifs sociaux constitue une condition sine qua non pour consolider leur rôle de moteur du développement régional », a conclu M. Maiga. 

Avec leur expertise et leur capacité d’innovation, les banques marocaines s’affirment comme des partenaires incontournables pour relever les défis financiers et sociaux en Afrique de l’Ouest. Leur ambition dépasse désormais les frontières du Royaume, contribuant à bâtir un avenir commun marqué par l’inclusion, la résilience et la prospérité.