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Réchauffement climatique. Un nouvel appel de détresse onusien est lancé

Simon Stiell
Simon Stiell
Mamadou Ousmanne avec AFP
13/04/2024 à 09:55 , Mis à jour le 13/04/2024
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Malgré ses divisions géopolitiques, le G20 ne peut pas se permettre de "reléguer au second plan" le dérèglement climatique, avertit le patron de l'ONU Climat en appelant à l’adoption d’un "nouvel accord" entre pays riches et en développement pour débloquer les milliards de dollars nécessaires à la lutte contre le réchauffement.

"Reléguer le climat au second plan n'est pas la solution à un dérèglement qui va décimer chaque économie du G20 et qui a déjà commencé à faire des dégâts", a déclaré Simon Stiell, dans un discours prononcé à Londres, mercredi 10 avril, un peu plus d'un mois après l'impasse au Brésil d'une réunion des ministres des Finances du G20, liée aux divisions sur les guerres en Ukraine et à Gaza.

"Se rejeter la responsabilité n'est pas une stratégie" et "reléguer le climat au second plan n'est pas la solution à un dérèglement qui va décimer chaque économie du G20 et qui a déjà commencé à faire des dégâts", a déclaré Simon Stiell dans un discours prononcé à Londres.

Le G20, divisé sur les questions géopolitiques, ne peut pas "reléguer au second plan" un dérèglement climatique qui "va décimer" leurs économies, alerte le responsable onusien.

Alors que les émissions de gaz à effet de serre de l'humanité continuent d'augmenter et que la température du globe bat des records sans discontinuer, le financement de la transition énergétique et de l'adaptation au réchauffement des économies en développement est un thème central des négociations climatiques internationales en 2024.

La COP29, prévue en novembre à Bakou, doit notamment établir le nouveau montant de l'aide publique climatique des pays riches, en lieu et place des 100 milliards de dollars par an actuels.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoiqu'il arrive, très en-deçà des besoins, évalués à plusieurs milliers de milliards. C'est pourquoi d'ici Bakou "nous avons besoin d'un nouvel accord sur le financement de la lutte contre le changement climatique, entre les pays développés et les pays en développement", a souligné le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Allègement de la dette des pays pauvres, réforme de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), adaptation des banques de développement et innovations financières, notamment via de nouvelles taxes internationales, sont au coeur des discussions.

A la COP28 de Dubaï, le monde est convenu de "transitionner hors" des énergies fossiles et de tripler la capacité des renouvelables d'ici 2030, mais sans avancée concrètes sur la finance. Trois mois plus tard, Simon Stiell remet la pression, à une semaine des retrouvailles des dirigeants de la finance mondiale aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI à Washington.

"La puissance de feu financière que le G20 a mobilisée pendant la crise financière mondiale (en 2008, NDLR) devrait être à nouveau mobilisée et orientée résolument vers la réduction des émissions galopantes" et l'adaptation aux dégâts du changement climatique "immédiatement", a déclaré le patron de l'ONU Climat, chargé de la mise en application de l'accord de Paris.

Le leadership du G20, qui représente 80% des émissions de l'humanité, "doit être au coeur de la solution, comme il l'a été lors de la grande crise financière", a ajouté M. Stiell à l'adresse de ce forum des pays riches et des principales économies émergentes, dont la Chine, l'Inde et le Brésil.

Les pays du monde entier doivent rehausser leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, très insuffisants aujourd'hui pour limiter le réchauffement à 1,5°C comme prévu par l'Accord de Paris, a rappelé le haut-fonctionnaire onusien.

Dans un climat déjà réchauffé de 1,2°C environ, les pays doivent définir d'ici la COP30, au Brésil en 2025, une révision ambitieuse de leurs objectifs de réduction d'émissions nationales à atteindre pour 2035.

Toutefois, le déblocage de l'aide financière des pays riches est "un préalable" aux efforts des pays en développement sur ces objectifs, a souligné Simon Stiell en rappelant aux pays du G7 leur "rôle absolument crucial" "en tant qu'actionnaires principaux de la BM et du FMI". Son avertissement intervient au moment où l'inflation et les contraintes de la transition écologique menacent, à deux mois des élections européennes, de remettre en cause les ambitions climatiques des pays riches et, par ricochet, la solidarité financière internationale.

"Chaque voix compte" et "si vous souhaitez une action climatique plus audacieuse, il est temps de la faire valoir", a conclu Simon Stiell à l'adresse des "citoyens" du monde, alors que des dizaines de scrutins sont prévus en 2024 dans divers pays où vit presque la moitié de la population mondiale.

Le 1er mars, les ministres des Finances des pays du G20 avaient conclu leur réunion à Sao Paulo sans accord sur un communiqué conjoint en raison d'une "impasse" liée aux divisions sur les guerres en Ukraine et à Gaza. Or le déblocage des milliards de dollars nécessaires pour la transition énergétique et l'adaptation aux phénomènes extrêmes dans les économies en développement est un thème central des négociations climatiques internationales en 2024, en vue de la COP29 en novembre à Bakou et au coeur des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) mi-avril.

Si tous les pays du monde doivent revoir leurs plans de réduction d'émissions d'ici la COP30, en 2025, débloquer l'aide financière est un "préalable" aux efforts en la matière des pays en développement, "sans lesquels toutes les économies, y compris celles du G7, seront bientôt en proie à des difficultés graves et permanentes", a souligné le patron de l'ONU Climat. Cet avertissement intervient au moment où l'inflation et les contraintes de la transition écologique menacent, à deux mois des élections européennes, de remettre en cause les ambitions climatiques des pays riches et, par ricochet, la solidarité financière internationale.

Kobenan Kouassi Adjoumani
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