C'était attendu. Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé sa candidature officielle à l'élection présidentielle du 6 octobre prochain.
Le président tunisien sortant a annoncé sa candidature pour birguer un second mandat.
«J'annonce officiellement ma candidature pour la présidentielle du 6 octobre prochain (...) pour poursuivre la bataille au service de la libération nationale», a déclaré Kais Saïed.
Kais Saïed est président de la Tunisie depuis le 23 octobre 2019.
Depuis son élection, Kais Saïed a entrepris une série de mesures visant à renforcer l'autorité présidentielle et à centraliser le pouvoir. En juillet 2021, il a invoqué l'article 80 de la Constitution pour décréter un état d'exception, suspendre le Parlement et démettre le Premier ministre de ses fonctions, justifiant ces actions par la nécessité de rétablir l'ordre et de lutter contre la corruption. Cette décision a été critiquée par ses opposants comme un coup d'État constitutionnel.
La dissolution du Parlement en mars 2022 a marqué une autre étape dans le renforcement de son contrôle. En parallèle, Kais Saïed a mis en place un référendum en juillet 2022 pour adopter une nouvelle Constitution, qui a été approuvée avec une participation électorale faible, mais suffisante pour valider le processus. Cette nouvelle Constitution confère des pouvoirs étendus au président, réduisant le rôle du Parlement et du gouvernement, et modifiant le système judiciaire pour accroître l'influence présidentielle.
En dépit des critiques internationales et locales, Kais Saïed a poursuivi sa politique de centralisation. Il a également remodelé le système électoral en novembre 2022, rendant plus difficile la tâche pour les partis politiques d'opposer des candidats efficaces. Les réformes électorales incluaient des exigences strictes en matière de candidature indépendante, rendant le paysage politique tunisien plus fragmenté et facilitant ainsi la réélection d'un candidat sortant.
Les méthodes de Saied ont suscité des inquiétudes quant à l'érosion des libertés démocratiques en Tunisie. Le contrôle des médias et les restrictions imposées contre les manifestations ont minimisé la visibilité de l'opposition, consolidant ainsi l'influence du président sortant sur le discours public.
Pour ses détracteurs, Kais Saied représente une menace à la démocratie tunisienne naissante, utilisant les institutions pour asseoir son pouvoir personnel.
Le scrutin du 6 octobre prochain s'annonce crucial pour l'avenir de la Tunisie.