Diplomate chevronné, né le 19 janvier 1972 à Paris, Jérémie Blin est aujourd’hui perçu comme l’homme de confiance du président Emmanuel Macron pour insuffler un nouvel élan à des liens en déclin, tout en adaptant la diplomatie française aux réalités contemporaines du continent africain.

L’Élysée a désigné Jérémie Blin pour diriger les préparatifs du prochain sommet Afrique-France, programmé à Nairobi en 2026. Ce diplomate éminent fait partie de la délégation qui, depuis le 25 novembre, accompagne le secrétaire d’État chargé de la Francophonie lors de sa visite au Kenya.

Avant sa nomination comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès du Burundi en 2021, il a contribué à de nombreux projets stratégiques, affirmant sa capacité à naviguer avec habileté dans des contextes complexes. Ce bagage, fait d’expériences variées et de compétences éprouvées, en fait un acteur clé pour répondre aux attentes croissantes en matière de partenariat franco-africain. 

Le choix de Nairobi pour accueillir le prochain sommet Afrique-France, prévu en 2026, illustre la volonté de Paris de redéfinir sa relation avec le continent africain. Cette édition, la première dans un pays anglophone, symbolise un changement de paradigme. L’annonce, faite en septembre 2024 en marge de l’Assemblée générale de l’ONU par Emmanuel Macron et son homologue kényan William Ruto, souligne un effort stratégique pour élargir les horizons de la diplomatie française en Afrique, au-delà de son héritage francophone. 

Le sommet abordera des thèmes cruciaux tels que le défi climatique, la préservation de l’environnement, la réforme de l’architecture financière internationale et la promotion d’un multilatéralisme inclusif. Cette orientation reflète une volonté commune des deux présidents de positionner l’Afrique comme un acteur central dans les discussions globales, particulièrement dans le cadre du Pacte de Paris pour le peuple et la planète, lancé en 2023. 

Depuis 1973, les sommets Afrique-France se tiennent alternativement en France et dans des pays africains. Cependant, l’édition de Nairobi marque une rupture nette avec les traditions. Le dernier sommet classique, organisé à Bamako en 2017, avait laissé place à une rencontre inédite à Montpellier en 2021, centrée sur la société civile et excluant les dirigeants africains. Ce modèle, bien qu’innovant, avait suscité des critiques, notamment sur l’absence de concertation avec les gouvernements africains. 

Cette fois-ci, l’ambition est de réunir l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement africains, tout en intégrant des représentants de la société civile et du secteur privé. En choisissant un pays anglophone, la France affirme son désir de dialoguer avec l’ensemble du continent, y compris les États qui ne partagent pas son héritage linguistique. Cette décision intervient alors que les relations entre Paris et plusieurs de ses anciennes colonies, notamment au Sahel, connaissent des turbulences majeures. 

Au cœur de cette transformation, Jérémie Blin joue un rôle pivot. Connu pour son pragmatisme et sa finesse stratégique, il est chargé de rétablir la confiance et de promouvoir une diplomatie axée sur des partenariats mutuellement bénéfiques. Sa nomination comme chef de file des relations Afrique-France pour ce sommet inédit démontre la volonté de l’Élysée d’adopter une approche renouvelée, basée sur l’écoute, la coopération et le respect des spécificités locales. 

Le sommet de Nairobi représente une occasion unique pour la France de réinventer sa relation avec l’Afrique, dans un contexte où les attentes du continent évoluent rapidement. Avec Jérémie Blin à la barre, ce rendez-vous pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère, où la coopération ne se limitera plus à l’héritage historique, mais s’ancrera dans une dynamique résolument moderne et inclusive.