Le président américain sortant et sorti par les dernières élections US effectuera sa dernière visite en Afrique, en qualité de chef d'Etat, du 2 au 4 décembre prochain. Biden à choisi l'Angola pour le faire.
C’est un déplacement, hautement symbolique, que s’apprête à effectuer le président américain Joe Biden en Angola. Cette visite se traduit une volonté affirmée des États-Unis de consolider les partenariats stratégiques avec l’Afrique, dans un contexte où la présence américaine se redéfinit face aux enjeux mondiaux et à la concurrence d’autres puissances.
D’après le Dr Frances Brown, assistante spéciale du président pour les affaires africaines, cette visite illustre l’importance croissante du rôle africain sur la scène internationale. « Il est impossible de relever les défis majeurs de notre époque sans les contributions et le leadership de l’Afrique », a-t-elle affirmé. En choisissant l’Angola comme étape clé, Joe Biden entend non seulement reconnaître le poids stratégique de ce pays, mais aussi mettre en lumière les progrès réalisés dans les relations bilatérales.
Cette démarche s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer les liens économiques, politiques et diplomatiques avec le continent. À cet égard, trois objectifs majeurs guideront la visite, selon Dr Brown : « promouvoir le leadership américain en matière de commerce et d’investissement, valoriser le rôle régional de l’Angola et célébrer l’évolution significative des relations entre nos deux nations ».
Depuis le Sommet des dirigeants africains de 2022, où les États-Unis avaient promis 55 milliards de dollars pour soutenir divers projets en Afrique, près de 80 % de cette somme a déjà été investi. L’Angola, quatrième partenaire commercial des États-Unis en Afrique subsaharienne, bénéficie particulièrement de cette dynamique, notamment à travers des initiatives infrastructurelles d’envergure.
Parmi les projets emblématiques au cœur des discussions figure le corridor de Lobito, un ambitieux réseau ferroviaire et logistique destiné à transformer la région. Ce corridor, qui relie l’Angola à ses voisins, vise à accélérer les échanges commerciaux tout en améliorant les conditions de vie locales.
Helaina R. Matza, coordinatrice du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux, a souligné l’importance de cette initiative : « Ce projet dépasse la simple question des infrastructures. Il s’agit de connecter les communautés, d’améliorer l’accès à l’éducation, de faciliter l’écoulement des produits agricoles et de renforcer la connectivité numérique. »
Ce modèle américain d’investissement, axé sur le respect des priorités locales, se veut une alternative face aux approches jugées plus coercitives d’autres acteurs internationaux. « Nous n’imposons aucun choix aux pays, mais nous les accompagnons dans leurs décisions souveraines », a précisé Dr Brown. Cette philosophie repose sur l’idée d’une « course vers le sommet », selon Matza, en proposant des options compétitives et adaptées aux besoins des partenaires africains.
Un dialogue autour de la démocratie et du développement
Outre les questions économiques, cette visite sera également l’occasion d’aborder des thématiques politiques et sociales cruciales. Dr Brown a souligné que Joe Biden n’hésitera pas à évoquer avec ses homologues africains les défis liés à la démocratie, insistant sur l’importance du travail constant pour consolider les institutions démocratiques.
De son côté, Helaina Matza a mis en avant la valeur d’un partenariat fondé sur la confiance et la transparence. « Nous proposons un modèle d’investissement où l’on collabore véritablement avec ses partenaires, sans chercher à imposer des conditions opaques », a-t-elle expliqué, en faisant référence à des pratiques qui, dans le passé, ont pu ternir certaines initiatives internationales.
Alors que les regards se tournent déjà vers l’impact potentiel de l’élection de Donald Trump en 2025 sur la politique africaine américaine, cette initiative de Biden pourrait poser les bases d’une continuité ou, au contraire, d’une refonte des priorités stratégiques. Quoi qu’il en soit, l’Afrique semble désormais occuper une place centrale dans la politique extérieure des États-Unis, une orientation qui reflète les aspirations des deux parties à bâtir un avenir commun prospère et équilibré.