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Ainsi va l’Afrique

CEA-ONU. L'Afrique perd près de 89 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites

Les flux illicites appauvrissent l'Afrique
Les flux illicites appauvrissent l'Afrique
Mamadou Ousmanne
30/04/2024 à 14:31 , Mis à jour le 30/04/2024
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Les flux financiers illicites font perdre à l’Afrique 3,7% de son produit intérieur brut, signale dans un rapport la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA-ONU), basée à Addis-Abeba.

Estimé à environ 88,6 milliards de dollars par an, le montant perdu par l’Afrique à cause des flux financiers illicites dépasse de loin les flux financiers que l’Afrique reçoit chaque année au titre de l’aide publique au développement bilatérale nette des pays membres du Comité d’aide au développement. Cette aide est estimée, au total, à 34 milliards de dollars.

Les fonds perdus dépassent aussi les aides reçues au titre des investissements étrangers directs et qui sont estimées à 54 milliards de dollars.

Ces chiffres figurent dans Déclaration ministérielle ayant sanctionné la 56e session de la CEA-ONU publiée récemment.

Dans cette Déclaration, il a été clairement établi que les flux financiers illicites posent un problème de développement à l’échelle du continent en détournant d’importantes ressources nationales de ce dernier et des investissements stratégiques qu’il doit réaliser dans ses priorités en matière de climat et de développement.

Conjugués à la corruption, ces flux provoquent une hémorragie de devises, entravent les échanges commerciaux et la stabilité macroéconomique, aggravent la pauvreté et les inégalités, compromettent l’application des principes de responsabilité et de transparence et érodent la confiance dans les institutions africaines, souligne la CEA-ONU.

Autre indicateur clé révélé, qui est tout aussi édifiant que les autres : la lutte contre les flux financiers illicites en Afrique pourrait à elle seule réduire de 33% le déficit de financement des objectifs de développement durable.